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La France réticente au traité transatlantique

Le traité transatlantique, plus connu sous le nom de « TTIP », Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, refait parler de lui. Ce projet d’accord de libéralisation du commerce transatlantique avait échoué en 2016, après plusieurs mois de mobilisation citoyenne à travers le vieux continent. 

Alors que la Commission européenne l’avait rejeté il y a trois ans, Bruxelles semble vouloir reprendre le chemin des négociations. Cette semaine, Nancy Pelosi, chef démocrate de la chambre des représentants aux Etats-Unis, a rendu visite à Jean-Claude Juncker, président de la Commission. 

La tension est montée d’un cran lorsque Paris a annoncé vouloir se détacher du processus. Un désaccord qui pourrait bien faire des vagues, à quelques mois des élections européennes et dans une Union européenne plus fragmentée que jamais. Analyse. 

TTIP : un anti Cop 21 ?

Si la France semble ferme sur sa décision, c’est sûrement parce que le TTIP va à l’encontre de l’accord sur le climat signé au Bourget en 2015 par des centaines de pays.

En effet, le TTIP autoriserait l’importation en masse de soja et de gaz de schiste en provenance des Etats-Unis ; l’un encourageant la monoculture, l’autre détruisant les sols des réserves naturelles outre-Atlantique.

« Rouvrir les négociations commerciales avec Trump saperait les engagements internationaux en matière de climat », ont confirmé une vingtaine d’association dans une déclaration jointe, notamment signée par la Fondation Nicolas Hulot ainsi que la Confédération paysanne.

Autre inquiétude des écologistes, les normes américaines environnementales pourraient s’appliquer en Europe, permettant à de nombreux industriels, dont Monsanto, d’abaisser ses standards.

Une répercussion sur l’emploi

Par ailleurs, il semble que le TTIP pourrait avoir de lourdes conséquences dans le secteur de l’emploi en France.

En effet, si les Etats-Unis souhaitent exporter davantage, des milliers d’emplois seront alors menacés… En témoignent de nombreux chiffres alarmants sur l’urgence de la situation des agriculteurs, qui, si le TTIP passait, se retrouveraient en première ligne.

A lire: « L’effet Macron s’essoufle, la croissance française ralentit »

90 jours pour réfléchir

Alors que les pays européens ne semblent pas décidés à signer le traité transatlantique, les Etats-Unis ont menacé cette semaine d’ajouter des taxes douanières d’au moins 25% sur tous les produits automobiles fabriqués dans l’Union européenne.

Cette mesure impacterait lourdement la France, qui exporte de nombreuses voitures et parties automobiles avec Peugeot, Renault ou encore Citroën.

La chancelière Allemande Angela Merkel n’a pas caché sa désapprobation. Furieuse, elle a d’ailleurs déclaré : « l’industrie automobile allemande ne justifie pas une mesure d’urgence de la part des Etats-Unis ».

La Commission européenne a dévoilé des chiffres pour expliquer l’avantage américain sur les voitures électriques et autonomes, qui expliqueraient son souhait de « taxer » les polluantes diesel, déjà en difficulté avec la hausse des prix du carburants.

Il semble que les négociations piétinent au sein même de l’Union européenne en pleine tourmente, avec le flou du Brexit et la prochaine tenue des élections européennes.

Le mois dernier, la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, avait affirmé que l’Union Européenne n’avait aucunement l’intention de rouvrir les négociations sur le TTIP ; ajoutant même que les 28 pays de l’UE seraient prêts à y mettre officiellement fin s’il le fallait.

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