C’est un titre dont la France aurait pu se passer : elle est en tête de l’ensemble des pays de l’Union Européenne en termes de dépenses publiques. Plus de 56% du PIB y sont consacrés, contre 41% en moyenne pour les 35 membres de l’OCDE.
Selon les experts, la France est “droguée” aux dépenses publiques depuis des décennies, ce qui pèse sur son économie. Il apparaît comme essentiel de réduire la dépense publique et le déficit budgétaire de l’état.
La France dépasse la Finlande et le Danemark
A en croire les données publiées par Eurostat, les dépenses publiques de la France représentaient 56,2% du PIB en 2016.
L’hexagone passe donc devant la Finlande (56,1%) et le Danemark (53,6%). Au sein de l’Union Européenne, la moyenne s’établit à 41%.
L’Irlande fait office de première de la classe, avec des dépenses publiques représentant seulement 28% du PIB.
La protection sociale et la santé coûtent cher
Sans surprise, la santé et la protection sociale représentent les postes les plus importants de dépenses publiques en France, avec respectivement 9,2% et 7,2% du PIB.
L’administration publique et l’enseignement sont loin derrière, avec 6,2% et 4,9% du PIB.
La France accro aux dépenses publiques
Le Ministre de l’Economie du gouvernement Macron a annoncé qu’en raison de l’absence de baisse des dépenses, la France ne serait pas capable de faire passer son déficit sous la barre des 3% en 2017.
Ainsi, les engagements européens ne seront pas tenus. Edouard Philippe n’a pas caché son mécontentement face à ces chiffres et a dénoncé un dérapage budgétaire de €8 milliards.
Selon lui, la France est accro à la dette depuis des décennies, et il insisté sur la nécessité de réduire la dette publique de toute urgence.
« Depuis 30 ans, la France est droguée aux dépenses publiques. Oui, il faut les réduire : c’est une question de souveraineté nationale. » Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie
Baisse des dépenses : relancer la croissance
A court terme, la baisse des dépenses publiques est susceptible d’avoir un effet négatif sur l’économie. En revanche, elle est compatible avec une reprise de la croissance sur le long terme. Le secret est d’avoir un bon équilibre entre les prélèvements obligatoires, le budget et la dette.
Comme l’a précisé le CAE, la baisse des dépenses publiques doit être sélective, structurelle et accompagnée d’un programme d’investissement.
Le gouvernement vise 0,5% de déficit public
Pour la fin du quinquennat en 2022, le gouvernement français a fixé l’objectif de ramener le déficit public à 0,5% du PIB.
Le Premier Ministre Edouard Philippe a déclaré dans une interview que le déficit représentait 3,4% du PIB en 2016, et qu’il devrait atteindre 2,7% l’an prochain grâce à des efforts d’économies importants.
Ainsi, la France sera capable de tenir ses engagements vis-à-vis de l’Europe.
Du côté de la croissance du PIB, le gouvernement espère 1,6% en 2017 et une accélération légère à 1,7% en 2018. Enfin la dette publique atteindra un pic de 97,5% du PIB en 2019, pour redescendre à 92% à la fin du quinquennat.
La question des dépenses publiques divise
En France, la question des dépenses publiques et devenue au fil du temps une source de clivage politique.
Des politiques comme François Fillon et Emmanuel Macron pensent qu’il est nécessaire que la France se développe grâce à l’innovation et au travail, tandis que d’autres comme Mélenchon et Le Pen misent sur les relances protectionnistes.
Sur le long terme, les économistes préfèrent le choix Fillon-Macron. Mais les problématiques de court terme ne doivent pas être ignorées, surtout dans un pays où la croissance est faible.
En théorie, la politique budgétaire doit être compensée par une politique d’assouplissement monétaire.