AccueilÉconomieLa crise pétrolière devrait se poursuivre en 2016

La crise pétrolière devrait se poursuivre en 2016

En 2015, l’or noir a perdu 70 % de sa valeur, pour impacter les économies du monde entier avec une production de pétrole brut qui excède largement la demande mondiale.  Si les spécialistes tablaient sur une reprise en 2016, celle-ci devrait s’avérer plus faible que prévue et ne suffira probablement pas à compenser la hausse de production de l’OPEP, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Pire, les prix devraient même enregistrer une nouvelle baisse.

AIE : aucune remontée des prix en 2016

Selon L’AIE, un accord entre l’OPEP et les grands producteurs non-OPEP visant à réduire la production globale n’est que pure spéculation. La croissance de la demande devrait s’avérer plus faible que prévue, et ne suffira pas à compenser la hausse de production, ce qui peut entraîner une nouvelle baisse des prix.

Et pour cause, la demande reste fragile et les stocks pharaoniques. Si le Ministre saoudien du Pétrole a récemment évoqué une éventuelle coopération entre les membres de l’OPEP et les autres pays producteurs non membres pour stabiliser le marché mondial du pétrole, aucun accord n’a été trouvé pour le moment. A en juger les conditions actuelles du marché, rien n’indique un rebond des prix dans un avenir proche.

« Les spéculations persistantes sur un accord entre l’OPEP et les grands producteurs non-OPEP pour réduire la production semblent n’être que cela : de la spéculation », selon l’AIE.

Retour de l’Iran : le pétrole coule à flots

Après la levée des sanctions contre l’Iran et son retour sur le marché, c’est 80 000 barils de pétrole supplémentaires qui sont produits chaque jour, ce qui chiffre la production globale de l’OPEP à 280 000 barils par jour. Cette montée en puissance devrait empêcher les prix de remonter à court terme, avec un pays qui souhaite relancer son économie et refuse catégoriquement de geler sa production.

Le marché se remet difficilement d’une baisse des cours

Depuis mi-2014, les prix du pétrole ont baissé d’environ 70 % pour toucher les $30 le baril, en raison d’une offre surabondante due à la compétition entre L’OPEP et les Etats-Unis. Mais une flambée des prix est à envisager dans le cas où de nouveaux projets pétroliers seraient insuffisants pour maintenir la production future.

La machine devrait se rééquilibrer en 2017

Plombé pour le moment par une offre excédentaire, le marché pétrolier devrait néanmoins commencer à se rééquilibrer en 2017, avec un ajustement de l’offre et de la demande. Cependant les stocks cumulés continueront à freiner le rythme de remontée des prix selon le rapport de l’AIE.

Les perspectives à 5 ans restent sombres

Le rapport de l’AIE sur les perspectives du marché à 5 ans s’avère alarmant. A l’horizon 2020-2021, l’augmentation annuelle de la production devrait s’avérer deux fois inférieure qu’au cours du quinquennat précédent, alors que la demande va continuer à progresser, avec 1,2 million de barils par jour consommés par l’Inde et la Chine. Mais l’agence prévoit également que les compagnies américaines, réputées pour leur réactivité, devraient accroître rapidement leur production de pétrole de schiste lors de la remontée des prix.

Enjeux des accords de Doha

Les pays produisant 60 % du pétrole se retrouvent dimanche 17 avril à Doha au Qatar en vue d’un accord sur un gel de la production, pour stabiliser une bonne fois pour toutes le niveau des prix. Mais l’absence de l’Iran fait douter d’un accord. Face à la chute des prix du brut tombés à des niveaux historiques, les analystes sont très dubitatifs quant à l’impact de cette réunion, qui à défaut de faire bondir les courts, pourrait provoquer une rechute. Ils considèrent que le rééquilibrage du marché doit provenir non pas des membres présents, mais plutôt des pays qui n’y seront pas présents.

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