2020 sonnera-il le glas du “made in China”?
Après deux ans de guerre commerciale avec les Etats-Unis, loin d’être terminée, la Chine s’est trouvée être le kilomètre zéro de la pandémie mondiale du coronavirus.
Des entreprises ont décidé de réduire leur activité en Chine pour différents motifs liés à la crise du Covid-19 ou à de mauvaises performances.
Des entreprises automobiles françaises se retirent du marché ou entendent rapatrier leurs emplois dans l’Hexagone. Des géants high-tech, tels Samsung ou Apple, suivent la même stratégie de repli.
Renault réduit sa présence en Chine
Selon Usine Nouvelle, environ une centaine d’entreprises françaises seraient installées à Wuhan, dont 40 % dans le secteur automobile : « On y retrouve ainsi Faurecia, Plastic Omnium, PSA qui compte près de 2 000 employés, Renault et Valeo”.
Wuhan, épicentre et kilomètre zéro de la pandémie mondiale, a dû fermer les portes de ses usines.
Pour Renault, l’implantation à Wuhan il y a quatre ans ne s’est pas révélée être le choix stratégique le plus judicieux, indépendamment du coronavirus. Le constructeur automobile en a tiré les conclusions et décidé de céder sa coentreprise à son partenaire chinois Dongfeng en avril dernier.
Le constructeur français avait songé un temps se retirer totalement de l’Empire du Milieu mais a préféré se recentrer sur les segments en croissance tel que celui des véhicules électriques. Il maintient donc l’activité de deux coentreprises que sont eGT, avec Nissan et Dogfeng, et JMEV avec le constructeur chinois JMCG.
A lire sur Alvexo: « L’espace, le nouvel horizon des investisseurs ? »
Samsung revisite sa stratégie en Chine
Avec une production en chute libre suite à la faible demande en ordinateurs de sa marque – on comptait seulement 1 milliard de dollars de commandes en 2018 comparés à 4.3 milliards en 2012 -, le coronavirus a eu raison du dernier site de production de produits informatiques de Samsung en Chine.
Au total, plus de 850 employés ont été licenciés. Cependant, Samsung a souhaité rassurer les consommateurs Chinois en rappelant que : “La Chine reste un marché important pour Samsung, et nous nous efforcerons d’offrir des produits et services de qualité à nos clients chinois”, a annoncé l’entreprise.
“Made in India”, le nouveau “Made in China”
Apple, souvent critiqué pour avoir exploité ses ouvriers Chinois à travers l’entreprise Foxconn, a annoncé qu’il quittera définitivement le territoire pour s’installer en Inde.
Le “Made in India” viendrait-il remplacer le « Made in China » ? L’Iphone 11 de la marque à la pomme, a, par exemple, été assemblé en Inde et se trouve déjà à la vente dans les boutiques de New Delhi ou Bombay.
L’ iPhone11 commence à être assemblé pour Apple en Inde dans l’usine Foxconn de Chennai. https://t.co/aN3Keo4lDe
— Frédéric Bergé (@BergeFrederic) July 29, 2020
La raison de ce changement de cap ? Une main d’œuvre moins chère, et surtout, un prétexte parfait pour le géant de Cupertino de s’éloigner de la Chine avec élégance, en pleines turbulences diplomatiques entre Pékin et Washington.
Comme le rappelle Les Echos, “En 2019, alors que la production d’Apple en Chine pesait pour 220 milliards de dollars, celle en Inde n’était que de 500 millions.”
Selon l’Indian Economic Times, Apple envisagerait un volume de production de 40 milliards d’ici 2025.
Ce changement de direction de Washington dans les échanges commerciaux s’incarne aussi par l’attention portée des investisseurs américains aux géants de la high tech indiens.
Le contenu ci-dessus est considéré comme une information à titre indicatif et ne peut être assimilé à une recherche ou un conseil en investissement indépendant.
CAC 40, Or, Pétrole… Suivez sur la chaîne YouTube d’Alvexo les analyses du spécialiste Stéphane Ceaux-Dutheil