Une fois n’est pas coutume : les fleurons du secteur industriel français investissent massivement à l’étranger.
Le quotidien économique Les Echos rapporte que le nombre d’employés et le chiffre d’affaires à l’étranger des grands groupes français ont augmenté de 60% entre 2007 et 2014.
Selon le rapport du CEPII (centre de recherche et de l’expertise sur l’économie mondiale), les revenus engendrés par les groupes français montrent que, malgré le déficit commercial, la balance courante française est « presque à l’équilibre ».
Une industrie française dynamique
L’industrie tricolore se porte comme un charme. La preuve : en deux ans, les entreprises françaises ont effectué des rachats pour l’équivalent de $200 milliards. Un montant jamais atteint depuis la crise de 2008, qui confirme une bonne santé financière.
Les revenus que les entreprises tricolores tirent de leurs investissements à l'étranger sont supérieurs au déficit commercial. "Enjeu vital" pour l'économie française, mais parfois ignoré ! 👍 https://t.co/7Nul2ipv2S
— Thierry Beranger (@ThierryBeranger) October 2, 2019
L’augmentation des fusions-acquisitions a fait la une de la presse spécialisée : près de 18 acquisitions ont été relevées pour 2019, selon le cabinet Dealogic. La plupart des entreprises rachetées sont américaines et font partie du secteur industriel.
Par exemple : le géant pharmaceutique Sanofi a racheté une entreprise outre-Atlantique spécialisée dans l’hémophilie pour $12 milliards. En 2018, Danone s’est offert WhiteWave, une entreprise agroalimentaire spécialisée dans l’agriculture biologique.
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Des effets favorables en France ?
Pour le moment, les effets favorables en France ne sont pas encore confirmés. Alors que les investissements auraient aidé à rétablir la balance commerciale française, les salaires en France ont baissé de 2,5% en 2018.
Air Liquide poursuit ses investissements aux États-Unis https://t.co/ZMs4DNiJ4n
— Le Figaro Bourse (@LeFigaroBourse) September 19, 2019
Par ailleurs, le rapport du CEPII condamne le manque de répercussions positives pour les salariés en France – surtout pour les non cadres -. L’augmentation des dividendes des entreprises listées semble ne profiter qu’aux seuls actionnaires – notamment Air Liquide, qui a massivement investi aux Etats-Unis.
La plupart des analystes considèrent cet investissement à long terme comme un bon signe pour l’industrie française. Tandis que les pays voisins, comme l’Allemagne, investissent à court terme, les entreprises françaises mettent l’accent sur la qualité des produits.
Conceptualiser en France, produire ailleurs
Comme le rapporte un reportage de BFM TV, les grandes entreprises françaises ont tendance à « innover en France mais à produire à l’étranger ». Les centres de développement et de recherches sont principalement installés dans l’hexagone et leurs budgets seraient plus élevés que ceux des Etats-Unis ou même de la Suède.
« En effet, sur €10 investis, €4,30 partent dans la recherche (part est similaire en Allemagne). Le phénomène a été encouragé par la réforme en 2008 du « CIR », le fameux « crédit impôt recherche » », rapporte la chaîne d’information.
Si les entreprises continuent de délocaliser, les impôts supplémentaires sur les sociétés à venir en France pourraient bien encourager les grands groupes à poursuivre la tendance.