C’est un véritable raz-de-marée. Le montant des opérations de fusions-acquisitions a bondi de 50% en 2017, selon une étude de Thomson Reuters. Au total, celles-ci ont dépassé le seuil de €200 milliards : un niveau inédit depuis la crise financière de 2008.
Hausse des acquisitions à l’étranger
Cette performance est d’autant plus remarquable que la tendance globale est à la baisse : à l’international, le marché a reculé de 1%. Les Etats-Unis, premier marché mondial en matière de fusions-acquisitions, ont ainsi surpris par le faible nombre d’opérations d’envergures réalisées en 2017, sur fond d’incertitudes autour de la réforme fiscale américaine.
La France, à l’inverse, a connu nombre de contrats d’envergure, avec de nombreuses acquisitions d’entreprises étrangères. Un dynamisme qui devrait se poursuivre en 2018 puisque la fin de l’année a été riche en annonces de super-rachats. Ainsi, Thales a englouti le leader de la carte à puce, Gemalto en décembre pour près de $5 milliards. De son côté, Unibail s’est offert le rachat de l’australien Westfield Corporation. Montant de l’opération : $21 milliards.
Conjoncture des astres
Comment expliquer le dynamisme du marché tricolore ? Selon Gilberto Pozzi, Directeur adjoint de la Division Global M&A de Goldman Sachs cité par le Wall Street Journal, « on observe actuellement en France une combinaison entre l’optimisme des chefs d’entreprise, la robustesse de l’économie, et la bonne santé d’un grand nombre d’entreprises cotées en bourse ». Ce regain de confiance des dirigeants s’explique selon certains observateurs par la dynamique insufflée par la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle en mai 2017.
Dynamisme européen
Si la France fait figure d’exception de par le nombre et la taille de ses opérations de M&A en 2017, cette dynamique s’insère dans un contexte européen vivace. Le volume de transactions a ainsi crû de 16% au sein de l’Union européenne sur l’année, selon les données de Thomson Reuters. Les investisseurs ont manifestement pris le parti de mettre de côté le contexte géopolitique, qui présente toujours des risques, choisissant de profiter à plein des conditions de financement avantageuses avec les taux d’intérêt toujours à leurs plus bas niveaux historiques.
Rothschild en tête du conseil en M&A
Ce regain d’activité a logiquement profité aux cabinets de conseil en fusions et acquisitions. Selon une étude du magazine Fusions et Acquisitions Magazine citée par Le Figaro, c’est la Banque Rothschild qui a pris la tête du classement annuel en la matière. La banque a traité 131 opérations pour un montant total de €80,1 milliards. Elle est suivie par deux autres banques tricolores : Lazard (€61,8 milliards pour 45 opérations) et BNP Paribas (€56 milliards pour 65 opérations).