S’il n’a pas encore été voté par le gouvernement, le projet de prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% ou “flat tax” fait déjà polémique. Il met en danger le couteau suisse de l’épargne française, à savoir l’assurance-vie. Bercy a rapidement rassuré les français et confirmé son intention d’appliquer le changement uniquement pour les contrats dépassant €150 000 par contribuable. Pour le moment rien n’est encore fait, et il faudra patienter jusqu’au 27 septembre afin de connaître les détails de la réforme fiscale du gouvernement Macron.
Une promesse de campagne de Macron
Durant sa campagne électorale, Emmanuel Macron a plusieurs fois évoqué sa volonté de mettre en place un prélèvement forfaitaire de 30% également appelé “flat tax”, qui affecterait l’ensemble des revenus sur le capital.
Pour les détenteurs d’assurance-vie, c’est une mauvaise nouvelle : aujourd’hui le placement devient défiscalisé après 8 ans de détention, pour ensuite être prélevé à hauteur de 23%.
La loi sera présentée le 27 septembre
Les contribuables français en sauront davantage le 27 septembre lorsque le projet de loi de finances sera présenté par le gouvernement.
La bonne nouvelle, c’est que seuls les montants au-dessus de €150 000 seront impactés par ce changement, soit la moitié des €1,2 milliards représentés par les assurances vie.
Une imposition unique de 30%
Emmanuel Macron avait promis une simplification de la fiscalité de l’épargne en général en instaurant une taxe unique. Elle remplacera les impôts et prélèvements sociaux existants.
Le but de Bercy est de pousser les grosses fortunes de France à retirer leur argent des contrats d’assurance-vie et cesser de les alimenter, pour ensuite les réinvestir dans l’économie réelle.
Ainsi, les français seront incités à investir dans les entreprises sur le long terme, et non dans l’immobilier et les produits d’épargne.
Quels sont les placements affectés ?
La “flat tax” promise par Macron devrait concerner tous les revenus issus de capitaux mobiliers dont les intérêts, les plus-values et dividendes, ainsi que les produits d’épargne tels que l’assurance-vie. Le régime du livret A, du LDD et des PEA devraient rester inchangés.
Comme le Ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin l’a précisé le 30 août, seuls les contrats d’assurance-vie de plus de €150 000 seraient soumis à cette nouvelle imposition.
Selon Bercy, 97% des contrats ne seront pas touchés par la réforme de la fiscalité de l’épargne.
Le projet de loi de finances pour 2018 apportera certainement des précisions concernant l’application du PFU. Il sera présenté le 27 septembre 2017.
Comment protéger son capital ?
Selon une enquête de l’institut Ipsos, les français sont des champions incontestés de l’épargne. 72% d’entre eux se déclarent à la recherche du risque zéro pour leurs économies.
Mais à l’heure actuelle, le rendement des produits d’épargne sans risque, tels que le Livret A et le PEL avoisine les zéro. Les épargnants sont donc contraints de regarder ailleurs pour faire fructifier leur capital.
Pour les plus aisés, une diversification des placements est recommandée : immobilier locatif, matières premières et actions ont la cote pour 2018.
Tandis que l’évolution des actifs est difficilement prévisible, détenir un peu de tout permet de réduire le risque.
A court terme, il est fortement conseillé de détenir des liquidités importantes afin de pouvoir saisir des opportunités lorsque la réforme de Macron sera connue en détail.
Assureurs et banques : des alternatives
Durant la campagne présidentielle, les assureurs se sont insurgés contre la taxe unique de 30% et un lobbying intense a eu lieu à l’approche des prises de décision budgétaires.
Face à la “flat tax”, la Fédération française de l’assurance (FFA) propose de maintenir le régime fiscal de l’assurance-vie avec un allongement de la durée nécessaire au déblocage de la fiscalité avantageuse des 8 ans de détention.
La durée de détention serait ainsi de 10 à 12 ans avant de bénéficier des 23% de prélèvements.