La guerre commerciale qui oppose la Chine aux Etats-Unis pourrait bien porter préjudice à l’Europe. C’est ce qui a été révélé dans un rapport publié par la Commission européenne le 10 juillet dernier.
Les prévisions d’inflation pour les années 2019 et 2020 ont été revues à la baisse de 0,1 point. Un chiffre loin derrière les projections initiales de la Banque centrale européenne qui avait misé sur 2%.
En cause, la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis qui affecterait à différents degrés, l’économie du vieux continent. Selon les experts, les tensions entre les deux géants pourraient mettre en péril plusieurs industries.
Des chiffres revus à la baisse
La semaine dernière, la Commission européenne a tiré la sonnette d’alarme. Alors que la croissance est censée continuer à prospérer pour encore huit mois, l’Europe devrait connaître un ralentissement économique d’ici à l’année prochaine.
Selon le rapport de la Commission, le continent affiche « une hausse globale du produit intérieur brut des 19 pays de la zone euro de 1,2 % en 2019 et de 1,4 % en 2020 – contre 1,5 % il y a trois mois ».
Néanmoins, cela représente un chiffre à la baisse par rapport aux projections de la Banque Centrale Européenne qui avait prédit une croissance de 2 %.
Comme le rappelle l’économiste dans une tribune publiée pour Le Figaro : « l’Europe est le premier bénéficiaire de cette demande américaine adressée au reste du monde, avec près de $700 milliards de biens et services importés en provenance du vieux continent ».
Une décélération nette
Première constatation : la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis a provoqué un ralentissement général.
Les importations américaines de biens chinois ont brutalement chuté au cours du premier trimestre 2019 à -13.4%. Un niveau jamais atteint depuis le deuxième trimestre 2016.
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"Le Conseil d'analyse économique a estimé qu'une guerre commerciale "totale" ferait perdre 3 à 4 points de PIB aux États-Unis, à la Chine et à l'Europe de manière permanente" https://t.co/8B6eUWPys4— Jocelyne Marque (@JocelyneMarque) July 11, 2018
Par conséquent, de nombreuses entreprises ont décidé de réduire leurs activités en Chine, comme le géant Apple qui va limiter de près de 30% de sa présence sur le territoire chinois.
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L’Europe doit s’unir
Autre conséquence de la guerre commerciale entre les deux grandes puissances, une division au sein même de l’Union européenne, entre les dirigeants, sur la politique à adopter.
Comme le rapporte le site 20 minutes, « chacun essaie de trouver une solution de son côté », remarque Philippe Waechter, chef économiste d’Ostrum AM.
« Quand Jean-Claude Juncker va discuter avec Trump, c’est surtout pour évoquer les voitures allemandes, il n’y a pas de vrai représentant économique qui porte clairement la voix de l’Europe toute entière. Cela donne l’impression d’une mosaïque d’intérêts », a t-il ajouté.
Comme le rappelait déjà le Conseil d’analyse économique en juillet dernier, la France pourrait perdre jusqu’à 3 points de PIB par an, soit un manque à gagner de €1.125 par habitant.