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Selon Bruxelles, un Brexit sans accord est probable

Moins de six mois avant la date du divorce qui aura lieu le 29 mars 2019, aucun accord n’a été signé entre Londres et Bruxelles dans le cadre du Brexit, et les négociations surprises organisées dimanche n’auront pas suffi à débloquer la situation. Qu’est-ce qui coince ? Les deux parties ne parviennent pas à se mettre d’accord sur l’avenir de la frontière entre les deux Irlande.

Deux jours avant le sommet européen qui s’ouvrira à Bruxelles, le Président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé que le scénario d’une absence d’accord était “plus probable que jamais” même s’il ne fallait “pas abandonner”. Dans les coulisses, l’UE se prépare intensivement à un “no deal”.

L’absence d’accord “plus probable que jamais”

C’est ce qu’a écrit Donald Tusk aux dirigeants européens deux jours avant le sommet à Bruxelles. Il ajoutait qu’il était important de “rester optimistes et déterminés compte-tenu de la bonne volonté affichée par les deux parties”.

Il a exhorté de “ne pas abandonner à cinq mois de la sortie”. Selon lui, le fait qu’un scénario d’absence d’accord soit préparé ne signifie pas que l’on arrête de tout mettre en oeuvre pour trouver un accord. Ces propos contrastent avec ceux de Theresa May qui avait annoncé quelques heures plus tôt “qu’un accord était réalisable”, et que “personne ne veut divorcer sans accord”.

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Sommet de Bruxelles mercredi

Londres et Bruxelles étant en désaccord quant à la frontière avec l’Irlande du Nord, il est probable que ce sommet se solde par un échec, à l’instar des négociations de dernière minute organisées dimanche en présence du Ministre britannique du Brexit, Dominic Raab.

Selon un porte-parole de Raab, “des discussions en face à face apparaissaient comme nécessaires avant le sommet européen”. Malgré cela, les représentants des 27 pays européens de l’UE ont été notifiés qu’aucune négociation n’aurait lieu jusqu’au sommet européen. Si officiellement après mercredi “la porte restera ouverte” afin de parvenir à un accord, l’Union européenne se préparerait intensivement au scénario d’un “no deal”.

Concernant l’Irlande, le négociateur en chef européen, Michel Barnier a déclaré que “ces efforts intenses pour parvenir à un accord sont toujours insuffisants pour régler la question du filet de sécurité, évitant une frontière dure entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande« .

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Theresa May et sa solution “provisoire”

La Première Ministre réunira mardi ses principaux ministres afin d‘évoquer le sujet de la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, principal sujet de discorde des négociations avec l’UE. D’après la presse britannique, une poignée de ministres ont menacé de quitter leurs fonctions si May persiste dans ses plans.

Pour rappel, Le Royaume-Uni s’est engagé à ne pas remettre en place de frontière physique en Irlande dans le but de protéger l’accord de paix signé en 1998 et mettant fin à trente années de guerre. Mais cet accord est en contradiction avec le souhait de sortir du marché unique et de l’union douanière européenne qui rend inévitable le contrôle des marchandises à la frontière irlandaise.

Que propose Theresa May ? Un “arrangement douanier provisoire” avant la mise en place d’une solution définitive – mais sans frontière physique – entre l’UE et le Royaume-Uni. Cette option a été dénoncée par les euro-sceptiques au sein du parti conservateur, ces derniers craignant que cela n’empêche la signature d’accords commerciaux avec des pays tiers. Selon eux, “provisoire signifie éternel”.

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Pas d’accès “à la carte” au marché unique

Les négociateurs de l’UE sont clairs : aucune pays ne peut avoir d’accès “à la carte” au marché unique et à l’espace douanier européen, sans en assumer les responsabilités inhérentes. Michel Barnier tient particulièrement à s’assurer que l’Irlande du Nord restera dans l’union douanière et le marché unique de manière définitive.

3 scénarios pour l’Irlande du Nord

Scénario 1 : une frontière est rétablie entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Personne ne veut entendre parler de cette solution, qui est à l’encontre de l’accord du Vendredi Saint, conclu en 1998 et ayant mis fin à trente années de violence entre unionistes et nationalistes.

Scénario 2 : la solution de Michel Barnier : un “filet de sécurité” temporaire qui contrôlerait la circulation des biens entre l’Irlande du Nord et le Royaume-Uni. Les conservateurs estiment que cela impliquerait une perte de souveraineté sur l’Irlande du Nord.

Scénario 3 : la solution de Thérésa May : un “arrangement douanier provisoire”, le temps qu’une autre solution émerge. Les euro-scpetiques craignent que cette solution ne perdure, tandis que les conservateurs considèrent que cela empêcherait le Royaume-Uni de tourner la page de l’UE.

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