Il est loin le temps où les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) faisaient rêver les ingénieurs. Entre dark patterns, violations de vie privée exposées par le Cambridge Analytica et la démission massive de hauts dirigeants, les GAFAM inquiètent.
Récemment, de nombreux anciens employés ont appelé les gouvernements du monde entier à réguler les outils que nous utilisons au quotidien.
Alors que le GDPR devrait réguler certains modalités en Europe, la Californie vient de passer une loi équivalente, la California Consumer Privacy Act. De quoi modifier l’éthique de certains géants du net.
GAFAM : fin de la carte blanche
Il y a encore quinze ans, Facebook n’existait pas, et Google était encore balbutiant. Profitant d’une régulation inexistante sur les données privées en ligne, les géants se sont rapidement empressés de collecter toutes sortes d’informations. « Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit », déclarait alors Mark Zuckenberg lors de sa première conférence.
La citation avait alors beaucoup choquée, mais elle s’est révélée vraie : les GAFAM ont profité des brèches juridiques pour engranger un maximum de données, sans se soucier d’un code éthique ou des répercussions sociales.
Pour Tristan Harris, ancien ingénieur chez Google, « les réseaux sociaux finissent par construire une réalité sociale alternative. Cela pose des problèmes de santé publique, notamment chez les plus jeunes », explique t-il au Figaro. Pire encore, pour lui, les réseaux sociaux « ont tendance à mettre en avant les comportements extrêmes, ce qui pose un problème démocratique, car cela influence l’opinion ».
GAFAM : en pleine crise éthique
C’est justement pour des raisons politiques que de nombreux employés de Microsoft se sont mis en grève il y a quelques mois.
En cause : une phrase postée sur le blog de Microsoft par l’un des dirigeants qui se disait ‘fier’ de soutenir la politique d’immigration très critiquée du gouvernement.
Selon ces mêmes employés, Microsoft aurait reçu près de $20 millions pour créer un logiciel traquant les opérations de surveillance à l’aide d’intelligence artificielle. La lettre est à lire dans son intégralité ici.
Chez Google, l’atmosphère est également morose. Depuis 2015, de nombreux employés ont décidé de quitter l’entreprise, dénonçant les techniques de management peu scrupuleuses face à ceux qui souhaitaient exprimer leur « intelligence émotionnelle ».
Décriés dans un fil de discussion sur le site Quora, certains dénonçaient les horaires abusifs imposés aux salariés – parfois soumis à une charge de travail les forçant à rester jusqu’à minuit, parfois même deux heures du matin au siège social en Californie.
GAFAM : à l’épreuve des nouvelles lois
En réaction à ces vagues de mécontentement, l’Union Européenne a voté la grande réforme des GPDR, limitant l’accès aux données personnelles des internautes.
Grace à cette réforme saluée par l’opinion publique, certaines entreprises comme Facebook ont dû renoncer à extraire les informations des comptes privés pour les donner à des parties tierces, afin de les commercialiser.
Le 2 juillet, la Californie s’est inspirée des GDPR et a passé une loi – la « California Consumer Privacy Act« . Elle souhaite également protéger les données personnelles des utilisateurs, alors qu’on apprenait le même jour que certains employés de Google auraient accès aux emails de l’ensemble des comptes GMail.
Google, n’a pour l’instant pas souhaité faire de commentaire.