Dimanche 7 mai dernier, Emmanuel Macron a été élu Président de la République française, avec 65% des voix contre Marine Le Pen. Instantanément, l’euro avait franchi le seuil de $1,10 pour poursuivre son rallye.
L’épopée du candidat de « En marche » au présidentielles françaises avait déjà provoqué une hausse spectaculaire de l’euro entre les deux tours, qui avait bondi de 2,5% contre le dollar américain, pour se hisser à son plus haut niveau depuis six mois.
Alors que les sondages donnaient le candidat largement vainqueur, cette montée soudaine de l’euro traduit un rattrapage massif des actifs financiers qui avaient été délaissés par la peur d’une montée du populisme au sein de l’hexagone.
En bref, ceux qui craignaient un éventuel Frexit sont rassurés par l’accession à l’Elysée d’un président pro-Europe et ultralibéral.
L’euro réagit positivement à Emmanuel Macron
Après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française dimanche 7 mai dernier, la monnaie européenne a réagi plus que positivement lors de l’ouverture de la bourse.
Juste après l’annonce du résultat, l’euro est monté à $1,1023, contre 1,09998 vendredi soir à New-York, ce qui représente son plus haut niveau depuis six mois. Mais si les marchés occidentaux ont réagi plutôt modérément face à cette victoire, en particulier pour la bourse de Tokyo où le Nikkei a gagné 1,37%, à l’issue des échanges.
Des résultats très anticipés par les marchés
Ces données sont à nuancer, les résultats de l’élection ayant été largement anticipés par les marchés. Le scénario de la victoire du candidat centriste avait déjà été pris en compte par les investisseurs, qui préféraient déjà Macron en raison de sa prise de position sur l’Europe ainsi que son ultralibéralisme.
D’après Yukio Ishizuki, de Daiwa Securities, la probabilité d’une victoire de Macron était de plus de 90% et il ne fallait donc pas s’attendre à un feu d’artifice. Dans tous les cas, l’euro a atteint son plus haut niveau depuis novembre 2016.
Un soupir de soulagement de courte durée
Si les marchés boursiers ont clairement affiché leur soulagement quant à la victoire de Macron, cela sera certainement de courte durée. Même si le risque de Frexit est pour le moment écarté, il ne faut pas oublier que le nouveau président devra obtenir une majorité aux législatives en juin, ce qui est loin d’être gagné.
La possibilité d’une absence de soutien parlementaire va constituer le principal défi pour le nouveau président, même si les législatives restent un moindre en jeu pour les marchés financiers. Quoi qu’il en soit, il est très peu probable que la hausse de l’euro se poursuive sur le long terme.
La menace de «Frexit » désormais écartée
La victoire d’Emmanuel Macron a dissipé les inquiétudes quant à un éventuel « Frexit », c’est à dire la sortie de la France de l’Union européenne, ce qui donnerait lieu à l’abandon de l’euro.
La candidate Marine Le Pen a toujours montré de vives critiques à l’égard de l’UE, ce qui a fait craindre aux marchés un cataclysme économique sans précédent. Après le Brexit anglais, la victoire de Trump et les tensions et montées populistes qui ont été engendrées, les investisseurs se sont montrés extrêmement prudents, considérant que tout était possible.
Rappelons que les conséquences d’un Frexit seraient dévastatrices pour l’économie, entraînant une baisse du pouvoir d’achat des français, un long cycle d’incertitude ainsi qu’une hausse du prix des importations.
Les yeux se tournent vers la BCE
Dans un futur proche, un éventuel changement de direction de la Banque Centrale Européenne (BCE) pourrait profiter à l’euro. Dans le cas où Mario Draghi se montre plus confiant face au recul des risques au sein de l’union monétaire et décide de normaliser la politique monétaire, l’euro devrait être soutenu sur la durée.
Si la Fed américaine décide de son côté de revoir ses ambitions à la baisse en raison d’une économie plus morose que prévu, l’euro pourrait se renforcer d’autant plus contre le dollar.