Amazon serait-il en train d’emboîter le pas de Facebook ? Alors que le réseau social vient d’écoper d’une amende record de $5 milliards, Amazon se retrouve à son tour dans le viseur de la justice.
Selon une enquête publiée par Forbes, Amazon aurait, a plusieurs reprises, enfreint les réglementations de l’Union européenne et aurait volé les données personnelles des vendeurs de sa marketplace installés en Europe.
Une pratique pourtant interdite depuis la mise en application de la loi RGDP. Alors que la durée de l’enquête n’a pas encore été déterminée, Margrethe Vestager, la commissaire européenne chargée de la Concurrence, a déclaré qu’elle était bien décidée à rappeler Amazon à l’ordre si nécessaire.
Margrethe Vestager : protectrice des données
Et si la « data » était la monnaie d’échange la plus importante, devant l’argent ? C’est le constat que fait Margrethe Vestage ces dernières années, alors qu’elle est devenue une fervente protectrice de la vie privée des internautes.
Où est @NoraHamadi ? Au #Parlement européen, prête à rencontrer Margrethe @vestager, celle qui a fait plier @Google 💰💥 👉https://t.co/CAHHjuIHJY pic.twitter.com/77Okc897pD
— Vox Pop (@VoxPop_ARTE) December 8, 2018
La Commissaire européenne chargée de la concurrence a été formelle : « Le commerce en ligne a stimulé le secteur de la vente. Nous devons nous assurer que les grandes plateformes de vente en ligne n’éliminent pas cette plus-value avec des comportements anticoncurrentiels », a t-elle déclaré dans un communiqué de presse.
Vestager n’en n’est pas à son premier galop d’essai : en seulement deux ans, elle a lancé une investigation contre Google, qui a écopé d’une amende de €8,2 milliards, a ouvert une enquête contre l’évasion fiscale d’Apple et a condamné l’utilisation abusive des données des utilisateurs par Facebook.
Amazon : premier mondial de la vente
Après tout, il n’est pas étonnant qu’Amazon suive le chemin tracé par les autres GAFAM, même si la plateforme de commerce en ligne n’est pas un réseau social. Amazon est le premier site de vente en ligne sur le marché mondial.
Il y a deux ans, Amazon a lancé une plateforme, « Amazon Marketplace », pour que les professionnels puissent vendre des articles sans passer par leurs propres sites. Ainsi, Amazon récupère une commission… Mais surtout, les données personnelles de ces marchands.
C’est la raison pour laquelle Amazon est aujourd’hui poursuivi : le géant de la vente aurait profité de données d’utilisateurs complexes pour accéder facilement aux données personnelles des marchands inscrits sur son site, développant ainsi une liste plus longue de particuliers-clients potentiels. Une technique inacceptable pour Margrethe Vestager.
A lire sur Alvexo: « Silicon Valley : 2018 et la fin des super-patrons »
Une loi pour limiter le datamining
Alors que les militants s’impatientent, le Parlement européen devrait voter une loi dans les prochaines semaines pour limiter l’utilisation intempestive des données des utilisateurs par les géants de la Silicon Valley.
Dans le documentaire « The Great Hack » qui retrace le scandale de Cambridge Analytica, il a été confirmé qu’un millennial devrait être reconnaissable par 7000 points d’entrées d’information – les jeunes nés après l’an 2000, eux, près de 70 000 éléments d’informations.
L’investigation d’Amazon, bien que n’ayant pas de date limite pour le moment, devrait être un bon aperçu de la prise en charge de tels sujets.
A lire sur Alvexo: « Taxe GAFAM: les Etats-Unis ouvrent une enquête »