Mark Zuckerberg a annoncé le lancement d’une cryptomonnaie maison. L’objectif : regagner la confiance de ses utilisateurs, tout en rassurant ses actionnaires, très portés sur les monnaies virtuelles.
Nommée “Libra”, le projet de la devise en serait à ses balbutiements mais pourrait voir le jour en 2020. Une idée qui semble séduire les institutions américaines grâce au statut de “produit dérivé” indexé sur le dollar.
2 milliards de clients potentiels
Avec le rachat d’Instagram et de WhatsApp, Facebook s’est consolidé une base de plus 2 milliards d’utilisateurs – soit 31% de la population mondiale. C’est sur cette base d’utilisateurs que Le Libra pourrait bien devenir la première crypto-monnaie du monde. Si le projet est validé en 2020, il sera lancé dans 12 pays.
Pour le moment, il n’en est qu’à ses débuts. “Nous en sommes aux premières étapes” a confié au Financial Times Christopher Giancarlo, Directeur de la Commodity Futures Trading Commission, l’institution américaine en charge des contrats dérivés aux Etats-Unis.
Le Libra pourrait bien devenir une première mondiale. S’il est validée, il sera “la première devise transnationale émise par une multinationale”, comme le souligne dans les Echos Philippe Herlin, Docteur en économie et spécialiste du Bitcoin.
La première crypto “100% transparente” ?
Facebook mise sur la “transparence” du Libra. Un projet osé, un an après que le réseau social a été poursuivi en justice pour avoir revendu les données de millions d’utilisateurs sans leur consentement.
Pour de nombreux experts, le Libra se révèlerait être en fait un stablecoin, une sorte de produit dérivé entre une crypto-monnaie et une devise monétaire.
D’ailleurs, il y a fort à parier que le Libra sera indexé sur le dollar. Raison pour laquelle le patron de Facebook s’est également entretenu avec le CFTC : le Libra risque bien d’être un produit dérivé.
De plus, les médias américains confirment que Mark Zuckerberg a d’ores et déjà échangé avec le Trésor américain et la SEC, le gendarme boursier américain.
Pour Christopher Giancarlo, Directeur du CFTC, le projet est “très intelligent”: le stablecoin permet de limiter les fluctuations des cryptomonnaies sur la valeur réelle des transactions.
Une manière de garder un certain équilibre en indexant le Libra sur le dollar américain. Un positionnement qui pourrait bien convaincre les acteurs anti-cryptomonnaies aux Etats-Unis, et les institutions financières, souvent frileuses aux monnaies virtuelles.
Selon le site Medium, Facebook publiera un livre blanc sur le Libra, le 18 juin prochain. Les journalistes qui ont pu se procurer le document ont notamment noté que Facebook installera des machines automatiques où il sera possible de retirer des Libra.
Si le Libra arrive à obtenir son statut de produit dérivé, son lancement pourrait bien être validé d’ici à quelques mois.